Mouvement rastafari

Le mouvement rastafari est un mouvement religieux dont le nom provient de l'amharique Ras Tafari de ras, tête, et Tafari, «Celui qui sera Craint».
Le mouvement rastafari (ou "rasta") est un mouvement religieux dont le nom provient de l'amharique Ras Tafari de ras, tête (mais ici «leader, seigneur»), et Tafari, «Celui qui sera Craint». Tafari est le prénom de naissance donné à Hailé Sélassié Ier, (de Haile, «puissance» et Selassie, «trinité», en amharique) empereur d'Éthiopie de 1930 à 1974. Il est ainsi reconnu comme un personnage sacré du fait de son ascendance qui remonterait aux rois bibliques Salomon et David selon la tradition éthiopienne, mais également par la signification de son nom de naissance, comme de celui choisi par les prêtres de l'église orthodoxe éthiopienne pour son sacrement. Le choix et la signification des noms ont en effet une importance essentielle dans la culture africaine.
Le mouvement rastafari est assimilé par certains à une religion, par d'autres à une philosophie, ou alors à une idéologie ou un syncrétisme pour ses emprunts à la Bible. Les rastas, eux, le conçoivent comme un mode de vie, une façon de concevoir le monde et tout ce qui le forme depuis sa création. Les croyants de ce mouvement sont des rastafariens, fréquemment nommés par le diminutif «rastas».
L'usage du terme rastafarisme, quoique correct n'est pas accepté par les rastas car ils sont contre la classification de personnes et prônent l'unification des peuples. L'usage de la majuscule sur le terme "Rastafari" est préférable pour eux.
Pour d'autres, le rastafarisme tirerait sa véritable origine du shivaïsme[1]. Le shivaïsme fait partie de l'hindouisme. Shiva, divinité essentielle dans l'Hindouisme, garde de longs cheveux en dreads. Il est toujours plongé en méditation.
Racines du mouvement
La religion chrétienne est extrêmement présente en Jamaïque (plus de 80% de la population), surtout avec les églises anglicane, méthodiste, baptiste, catholique romaine, l'Église de Dieu et , depuis les années 1970, l'Église éthiopienne orthodoxe.
L'évangile (gospel) est chanté avec ferveur le dimanche dans toute l'île. Face à l'émancipation de la mentalité esclavagiste, puis du colonialisme, se sont créés, au début du XXe siècle, différents mouvements «éthiopianistes» où l'interprétation occidentale de la Bible est quelquefois remise en cause.
Les traditions des cultes africains interdits par les maîtres ayant survécu sous forme d'Obeah (sorte de vaudou local illégal et redouté), du Kumina, et mélangées à la Bible, de la Pocomania ou Pukumina.
Fondements du mouvement moderne
Quand le Jamaïcain Marcus Garvey émigre à Harlem, où il devient un des premiers meneurs importants de la cause noire, il fait fréquemment allusion à l'Éthiopie dans ses discours. Il rédige ainsi dans son principal ouvrage Philosophy & Opinions :
«Laissons le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob exister pour la race qui croit au Dieu d'Isaac et de Jacob. Nous, les Noirs, croyons au Dieu d'Éthiopie, le Dieu éternel, Dieu le Fils, Dieu le Saint-Esprit, le Dieu de l'ensemble des âges.C'est le Dieu auquel nous croyons, et nous l'adorerons à travers les lunettes de l'Éthiopie. »
Marcus Garvey est pour énormément le premier prophète noir du mouvement rastafarien. Il annonce la fin des souffrances du peuple noir et son retour aux racines : l'Afrique.
En 1924, le révérend James Morris Webb prononce un discours cité par le quotidien conservateur Daily Gleaner : «Regardez vers l'Afrique, où un roi noir sera couronné, qui mènera le peuple noir à sa délivrance».
La presse coloniale dénonce alors cette doctrine éthiopianiste «vulgaire» qu'ils attribuent à Garvey. Mais le 2 novembre 1930, en Éthiopie, Tafari Makonnen, le Ras Tafari, est coiffé de la couronne sacrée du negusä nägäst (roi des rois) sous le nom de Haïlé Sélassié Ier («Puissance de la Trinité»). Il est le chef d'une des premières nations officiellement chrétiennes de l'histoire, l'Abyssinie. Selon le livre sacré Gloire des Rois (Kebra Nagast), retraçant l'histoire de son antique dynastie, Sélassié serait le descendant direct du Roi Salomon et de la Reine Makeda de Saba.
Des représentants prestigieux des pays occidentaux assistent au sacre particulièrement médiatisé de Sélassié, qui est perçu par une communauté d'agriculteurs éthiopianistes de Sligoville (Jamaïque), le Pinacle, dirigé par Leonard Percival Howell (véritable fondateur du mouvement Rastafari), comme étant l'accomplissement de la prophétie attribuée à Garvey.
En effet, le «Roi des Rois, Seigneur des Seigneurs» (1° Timothée 6 :15) de la Bible ressemble énormément aux titres respectant les traditions millénaires de Sa Majesté Impériale Haïlé Sélassié Ier : «Empereur d'Éthiopie, Roi des Rois, Seigneur des Seigneurs, Lion Conquérant de la Tribu de Juda, élu de Dieu, Lumière de l'Univers». Puisant à la fois dans le marxisme, le christianisme, la culture africaine et plus tard l'hindouisme, Howell considère Sélassié (ou «Jah», de Jéhovah) comme le messie et propose par conséquent une interprétation afrocentriste de la Bible.
Cultivant le chanvre, reconnu comme un sacrement (fumé dans les chalices) et le diffusant dans l'île, il est arrêté pour sédition en 1933, puis il est interné à l'asile à plusieurs reprises, tandis que le Pinacle est détruit maintes fois par la police. Différents mouvements éthiopianistes de libération, comme le mouvement Bobo de Prince Emmanuel, se développent parallèlement en Jamaïque. Ils prennent néenmoins progressivement un nom générique, Rastafari, et visent, en partie, à restituer à l'homme noir le rôle important qu'il a joué dans la civilisation, à commencer par la Bible, où les ancêtres Juifs de Sélassié seraient naturellement, comme lui, Noirs : Moïse, Jésus, etc.
Progressivement, et selon le vœu de Jésus et des Naziréens (Nombres 6-5), énormément de Rastafariens ne se coupent ni la barbe ni les cheveux, (lien) une coiffure fréquemment comparée à la crinière du Lion de Juda sacré. Des «locks» (nœuds, boucles) ou «dread (épouvante) locks» se forment ensuite naturellement dans leurs cheveux crépus.
Ce signe de reconnaissance deviendra une mode internationale à partir de 1976. Proches de la terre, le plus souvent les Rastas ne boivent pas d'alcool, le vin étant proscrit (Nombres 6-3), ne touchent pas aux morts (énormément de Rastas ne font même jamais allusion à la mort, mais au contraire «chantent la vie»), sauf ceux de leur proche famille (Lévitique 21-1), et le corps humain est reconnu comme l'église (Corinthiens 3-16, 17), rejetant ainsi le principe même des temples ou des églises.
Désireux de se maintenir en bonne santé, ils suivent habituellement un régime spécial qu'ils nomment "I-tal" (vital) (Génèse 1 :29 et 9 :4), qui se compose de riz, de fruits, de racines, de graines et de légumes. Ce régime exclut toute nourriture non biologique.
Quant au nom "Rasta", il provient de celui, divin, de Sélassié : le Ras (tête, correspond étymologiquement et protocolairement à son titre de duc) Tafari (son prénom). Leurs couleurs sont celles de l'Éthiopie impériale (rouge, or et vert, couleurs de l'Afrique frappées du Lion de Juda).
Dès lors, les Rastas, incompris, blasphématoires, fumeurs de chanvre (la ganja, «l'herbe de la sagesse» qui aurait poussé sur la tombe de Salomon) deviennent des parias maltraités. En 1954, le Pinacle est rasé, et ils s'installent à Kingston, à Back-o-Wall. Le nom de ce ghetto provient de sa situation géographique : il est attenant au mur d'un cimetière, et nombre de Jamaïcains craignent de s'y installer par peur des «duppy» (fantômes).
Haïlé Sélassié
Suite à la prophétie annonçant le couronnement d'un roi en Afrique, l'avènement au pouvoir du monarque Haïlé Sélassié, sous le titre biblique de «Roi des rois, Seigneur des seigneurs, Lion conquérant de la tribu de Juda, Lumière du Monde» est apparu pour les rastas comme la révélation d'un envoyé de Jah, qui les mènerait à la libération de leurs souffrances. Ainsi, il est couramment affirmé qu'Haïlé Sélassié, à l'image de Jésus, est Jah incarné, Homme et Dieu.
Cette croyance est particulièrement importante dans la philosophie rasta, quoique fréquemment difficilement acceptée, y compris parmi les gens proches du mouvement. Ainsi l'artiste-producteur Yabby You, quoique particulièrement mystique, a-t-il toujours refusé cette divinité. La légende raconte qu'il tire son surnom de Jesus Dread du fait qu'il demandait aux chanteurs œuvrant pour lui de mentionner Jésus au lieu de Selassié dans leur paroles…
Haïlé Sélassié lui-même n'a jamais reconnu le culte rasta envers sa personne, quoiqu'il ait montré sa reconnaissance envers les rasta en effectuant des donations de terre en Éthiopie, puis en effectuant un voyage mémorable en Jamaïque en 1966. Cette terre s'appelle Shashamane : Haile Sélassié offre cette terre dans les années 50 à l'ensemble des membres de la diaspora noire qui désireront rentrer en Afrique par le biais de l'Ethiopian World Federation (EWF) dont il est le fondateur. Ce fut un acte pour remercier les Noirs américains et caribéens présents lors de son couronnement à Addis-Abeba et qui essayèrent de sensibiliser l'opinion au sort de l'Éthiopie après l'invasion des troupes italiennes dans le pays. Ce terrain serait ainsi devenu pour certains Rastas le symbole du rapatriement en Afrique.
Ainsi, aux dignitaires rastas rencontrés lors de sa visite en Jamaïque, répondant au désir de ceux-ci de retourner en Afrique, a-t-il fait la proposition suivante : «Ne rentrez en Afrique que quand vous aurez libéré l'ensemble des Jamaïcains oppressés dans leur pays.»
Enfin, la vie et la mort d'Haïlé Sélassié possèdent une dimension symbolique forte, surtout dans sa mort et les péripéties qui ont suivi. Pour les rastas, Hailé Sélassié n'a pas disparu (Jah Live de Bob Marley). Voir sa page pour plus de détails sur la mort de Sélassié et ses différentes sépultures.
Visite d'Haïlé Sélassié
Haïlé Sélassié fait une visite officielle en Jamaïque en avril 1966.
A son arrivée, des milliers de Rastas lui réservent, à sa surprise, un impressionnant accueil. Le mouvement prendra ensuite toujours plus d'ampleur, quoique Sélassié, bienveillant avec les Rastas, ne prétende lui-même jamais être le dieu vivant.
Cette visite a eu une forte répercussion sur l'importance et la popularité du mouvement Rasta. En effet, les autorités n'ont pas été en mesure de sécuriser la foule lors de l'arrivée de l'avion officiel sur le sol Jamaïcain. Celle-ci était tellement importante et excitée à l'idée de voir enfin le Roi des Rois, qu'il a fallu chercher un médiateur pour la canaliser. Ce dernier sera incarné par Mortimer Planno, particulièrement connu à l'époque pour ses enseignements Rasta, qui toucheront énormément Bob Marley entre autres. Ainsi, Mortimer Planno sera dorénavant présent à chaque sortie publique d'Haïlé Sélassié durant ce voyage.
Il va sans dire qu'une telle chose n'était totalement pas prévue par le protocole, et a consisté en une manifestation importante de la présence des Rastas.
D'autre part, cette visite a été pour énormément de Jamaïcains l'occasion de se confronter aux différentes croyances véhiculées par le mouvement, et de s'en faire sa propre idée. Ainsi, lors de cette visite, Rita Marley, en observant la main d'Haïlé Sélassié, est persuadée d'y avoir vu les stigmates du Christ. Bob Marley devint rasta cette même année 1966. De retour en Éthiopie Haïlé Sélassié Ier s'adresse à ses confidents en ces termes : «Il y a un gros problème en Jamaïque…» En effet le roi d'Éthiopie n'a jamais reconnu le culte rasta envers sa personne. Ce qui est interprété par de nombreux rastas (et avec cet humour qui leur est propre) comme la manifestation d'une dignité toute divine. À l'occasion de ce voyage Selassié s'assit autour d'une table avec 32 rastas représentant chacun une communauté. La discussion est centrée sur le thème du retour en Afrique. Sélassié leur offrira à cette occasion une terre éthiopienne, shashamany, jusqu'alors réservé aux Falashas (juifs éthiopiens). Mais seuls quelques rastas (essentiellement de la communauté desTwelwes Tribes Of Israël) reviendront aux pays de leurs ancêtres.
Propagation du mouvement après la fin des années 1960
Back-o-Wall est rasé le 12 juillet 1966 avec violence. De plus en plus de musiciens de rocksteady puis de reggæ, jusque-là le plus souvent proches de la soul américaine et des églises, transmettent le message rebelle rasta avec leurs chansons.
Le style des trois tambours nyahbinghi joué lors des cérémonies rastas (grounations) se répand (Bob Marley en tirera une chanson, Selassie Is The Chapel). À partir de 1970, un courant rasta majoritaire traverse le reggæ. Bob Marley fait découvrir au monde cette culture qui met en valeur l'histoire d'Afrique, méconnue malgré son extraordinaire richesse. Les Rastas débutent alors à obtenir le respect dans leur pays malgré une répression utilisant la prohibition de la détention de chanvre, punie de bagne malgré une pratique répandue dans toute la population de l'île.
D'autre part, l'industrie musicale s'ouvre enfin au message Rasta dans la production de chansons Consciousaux paroles ouvertes au message des Rastas. Ainsi, jusqu'alors méprisé par les producteurs et distributeurs de l'île, le message Rasta débute, après qu'un certain nombre de rastas, dont certains expulsés de Back-o-Wall se sont installés dans les ghettos de Kingston, comme Trenchtown, et après la visite d'Haïlé Sélassié, à se faire sentir auprès de la population déshéritée de l'île.
Tandis qu'jusque là, les producteurs, à l'instar de Duke Reid, les refusaient catégoriquement, certains, comme Clement Seymour Dodd, dit Coxsone, ouvrent leur production aux compositions comportant un message spirituel et engagé, contrairement aux chansons d'amour qui prévalaient durant l'époque du rocksteady. Son studio, Studio One se met alors à produire des groupes et artistes aux paroles inspirées du message Rasta, comme The Gladiators, The Abyssinians, ou encore Dennis Brown et bien d'autres toujours. Le fait que Coxsone ait été un des seuls à tolérer la consommation de chanvre dans son studio n'est sans doute pas étranger à la présence à Studio One de ces groupes initiateurs du reggæ roots.
Évolutions récentes
Si les Rastas perdent de l'influence chez les jeunes Jamaïcains après la disparition de Marley en 1981, ils restent particulièrement présents et font un retour massif, unanime, dans le reggæ à partir de 1994 avec Garnett Silk, Buju Banton, Tony Rebel, Mutabaruka, Sizzla, etc. De nombreuses et différentes tendances rasta cohabitent en Jamaïque et sont quelquefois contradictoires. Les Bobo Ashanti, les Emmanuelites, les Ites, surtout, mais aussi des courants chrétiens plus respectant les traditions.
Les positions des individus se réclamant rastas vont du racisme le plus primaire issu de la lutte contre l'esclavage et le colonialisme, ou d'un ethnocentrisme noiriste militant, garveyiste à outrance, quelquefois teinté de racisme, jusqu'à une philosophie universaliste profonde, où la recherche de sa propre identité, de son acceptation, de la tolérance et de la nature humaine rejoint les philosophies et ascèses orientales.
L'organisation des Douze Tribus d'Israël tente de fédérer les Rastafari, mais sans réel succès. En 1997, un parti d'obédience Rasta cherche même à se présenter aux élections.
Pacifiques mais fiers, affichant le plus souvent une certaine arrogance, les Rastas dénoncent la société païenne (les personnes sans conscience de l'aspect sprirituel de la vie et de la nature généralement), Babylone, et répandent leur culture dans le monde entier.
La foi rasta permet avant tout à énormément de Jamaïcains pauvres de retrouver une dignité et un sens à leur vie complexe, en restant détachés de l'identité coloniale et ancrés dans leurs racines africaines. L'idée universelle de base étant d'«être soi-même» et de «se connaître».
La culture et les préceptes Rasta tendent à se cristalliser en une nouvelle religion organisée, qui serait ainsi principale née au vingtième siècle. Pour de nombreux Rastas, cette tendance est une dérive.
Croyances et culture rasta
La culture rasta est un tout constitué par l'agrégation d'un certain nombre de croyances, de coutumes et de traditions. Il est ainsi vain de proposer une caractérisation exhaustive et universelle de la culture rasta. Celle-ci est au contraire basée sur la différence et se revendique comme une unité dans la diversité.
Cependant, il existe des points de repères caractérisant les croyances rasta, essentiellement le port des dread locks, la consommation de ganja, et les habitudes alimentaires, quoique ces caractéristiques ne soient pas adoptées par tous. Contrairement aux idées reçues, le Reggæ n'est pas en soi une marque caractéristique des croyances rasta, mais bien un vecteur servant le message, selon le concept ancestral particulièrement courant dans ces cultures : la transmission orale. Le genre musical le plus proche des rastas est plutôt le Nyabinghi. Enfin, une grande partie de la culture rasta est directement inspirée de la Bible, comme le concept de Babylone.
L'influence biblique
Les rastas respectent la version de la bible acceptée par les anglicans(King James Bible) , mais remettent en question certains passages, considérant que celle-ci a été réécrite à l'avantage des blancs. Ils utilisent par conséquent la Holy Piby, version de la bible réécrite au début du XXe siècle par Robert Aathlyi Rogers, dont l'objectif est de prouver que le Christ mais aussi la totalité des enfants d'Israël sont noirs.
Les fondements de la culture rasta se trouvent dans la Bible. En effet, rasta est une spiritualité revendiquant son attache aux fondements de la Bible, Ancien et Nouveau Testaments. Les rastas se reconnaissent dans la Bible et s'en inspirent constamment. Ainsi, la coutume veut que la première occupation d'un rasta au lever soit la lecture d'un chapitre de la Bible, selon l'adage : «A chapter a day keeps the devil away», soit : un chapitre par jour tient le diable éloigné.
Certains passages de la Bible sont particulièrement importants dans les croyances rasta. Ainsi, le deuxième exode à Babylone, et la première destruction du temple de Jérusalem est pour les rastas l'incarnation de leur exil d'Afrique, esclaves des Babyloniens modernes que furent les colons britanniques. Ainsi s'explique le concept de Babylone, qui est la métaphore de l'exploitation des Juifs par les Babyloniens. Puis, par extension, le concept va s'étendre à l'ensemble des aspects qu'ils rejettent dans la société importée par les colons, comme le matérialisme, l'argent, le capitalisme, la police… Ici aussi, les limites du concept sont assez floues et peuvent fluctuer d'un rasta à un autre…